Combien de témoignages, d'alertes, d'appels au secours, de listes de féminicides, faudra-t-il encore lire et entendre avant qu'un jour le fait d'être une femme ne signifie plus de devoir subir tout au long de sa vie, des violences de toutes natures causées par des hommes ? Au quotidien, dans la rue, au travail, dans son propre foyer, et bien sûr sur Internet, d'autant plus quand on est une figure publique, les femmes souffrent et sur Twitter, des streameuses de Twitch spécialisées dans le jeu vidéo, partagent aujourd'hui dans le détail l'horreur de leur quotidien.

Maghla partage son calvaire...

Il suffit d'avoir discuté avec une seule femme dans sa vie ou de simplement observer notre monde pour constater qu'être une femme, c'est toujours être en danger du fait des hommes. Pas tous les hommes bien sûr, comme ne manqueront pas de le préciser certains, mais là n'est pas le problème. Le problème, c'est à travers la voix et les tweets récents de Maghla, célèbre streameuse sur Twitch, qu'il est présenté dans une partie de son abomination.

« Fatiguée », la jeune femme a décidé d'expliquer ce qu'elle estime être « 10% du problème ». Et si le net, comme le genre humain, ne surprend que rarement par la cruauté et la stupidité dont il peut faire preuve, cette infime partie du problème est aussi honteuse qu'insupportable.

En substance, Maghla explique qu'elle ne peut pas s'habiller comme elle le souhaite pour ses streams, au risque a minima de remarques, d'insultes, mais aussi d'appels au viol, de pages entières de forums remplies de photomontages sexuels, de deepfake (technique vidéo consistant à remplacer le visage d'une personne par une autre, en général des actrices pornographiques à qui on donne le visage d'une célébrité), le tout accompagné de commentaires comme « je la viole », « je vais la pénétrer cette chienne » et autres immondices.

... similaire à celui de toutes les streameuses sur Twitch

Et puis il y a au quotidien des messages privés avec des photos de pénis avec insultes et menaces de viol, les Discord consacrés aux photomontages sexuels de Maghla donc, mais aussi de toutes les autres streameuses comme Baghera Jones, Shironamie, Ava Mind pour ne citer qu'elles, qui ont partagées elles aussi les mêmes situations, les mêmes violences, le même enfer.

Bien sûr, l'indignation n'est pas suffisante face à ces comportements abjects qui relèvent, en plus de la plus grande condamnation morale, de la justice. Mais elle est aussi essentielle que le relais de la parole des femmes et de son soutien inconditionnel, pour se dresser face à ce qui jamais ne doit être banalisé, toléré, caché, face à ceux qui ont décidé de s'exclure, d'être châtiés, de toute humanité qui souhaite faire société.